vendredi 13 juin 2014

Raid O'bivwak 2014, la suite!

17h15: Nous voilà donc arrivés au lieu de bivouac, un vaste pré à proximité du centre de loisirs des Puisots. L’endroit est propice, le terrain est plat et l'herbe fraichement fauchée,  une borne à eau et des douchettes branchées sur les sanitaires voisins permettent aux premiers arrivants de se rafraichir. Le seul inconvénient du site est son altitude modérée. A 800m, il fait bien plus chaud que sur les sommets et demain il va nous falloir remonter 700m pour rejoindre la petite station du Semnoz.  Après avoir récupéré nos temps de passage et effacés les données enregistrées sur notre "doigt" nous errons au milieu des tentes à la cherche d'un coin propice pour planter la notre.


Celui-ci trouvé nous nous déchaussons et nous asseyons un peu pour souffler et boire l'eau gazeuse d'une célèbre source auvergnate, destinée à faciliter notre récupération.

Après cette petite pause nous montons la tente avant d'aller chercher de l'eau et faire un brin de toilette.


Avec la chaleur beaucoup de monde se retrouve autour des points d'eau. Une immense flaque de 10 à 15 cm de profondeur recouvre le sol. Y plonger nos pieds brulants et gonflés après près de cinq heures de marche est un pur bonheur.

Nous profitons de l'eau fraiche de la borne avec délectation avant de laisser la place aux autres concurrents.




De retour à la tente nous papotons avec nos voisins et avec les bénévoles de l'organisation.
Il fait toujours aussi chaud et beaucoup cherchent un peu de fraicheur en se déshabillant; ainsi on croise dans les allées du bivouac quantité de personnes torse nu, voir en sous-vêtement, ça change du bivouac de Villard de Lans. D'autres se mettent à l'ombre en s’allongeant le long de leur tente.


Vers 18h30 je vais chercher de l'eau pour faire la soupe, j'en profite pour aller consulter les résultats. Nous sommes 26ème sur notre circuit D et Flo le copain pilatois est 6ème du circuit A.

Après notre souper nous nous installons pour passer la nuit, le jour baisse peu a peu, l'activité du bivouac diminue, le silence s'impose, ne reste bientôt que la musique du mariage à l'autre bout du campement et le ronflement des plus fatigués...

Dimanche 08 juin 2014

 5 heures. 

Ça bouge à côté depuis un moment, lorsque les deux saxophonistes entament le réveil en musique. Elodie et moi nous nous levons. Après avoir enfilé nos vestes en duvet et nos chaussures nous préparons le petit déjeuner: ce sera céréales puis chocolat chaud pour Elodie et thé pour moi.







J'aime l'ambiance de ces réveils sur le raid, la musique douce qui oscille en fonction des passages des musiciens, les petites loupiotes des frontales dansantes dans la pénombre de l'aube naissante. Ambiance de course pour certains concurrents qui sont dans les starting-block dès 5 heures, tandis que d'autres trainent "au lit" le plus longtemps possible, il fait bien meilleur au fond de son sac de couchage qu'assis dans la fraiche rosée de cette fin de nuit.


Nous plions la tente et fermons nos sacs tandis que les premiers concurrents s’élancent déjà pour les départs en chasse.  A 6h15 nous nous dirigeons vers la zone de départ.

6h30 c'est le départ en masse, comme la veille nous partons en courant. Rapidement nous ralentissons l'allure la "prise de feuille de route" étant à 1680m d'après les consignes de course. Ce n'est pas la peine de se mettre dans le rouge dés le départ, la remontée sur les sommets du Semnoz est encore longue.  Notre report des 13 postes du jour est cette fois encore super efficace et nous attaquons bientôt la recherche de notre première balise.  Il s'agit d'une vaste dépression que nous localisons rapidement. La seconde est à 900m demande un peu plus de finesse. La troisième est encore plus délicate et nous croisons plusieurs équipes à sa recherche.  Nous basculons ensuite sur le flanc est du Semnoz dans une magnifique hêtraie sur un sentier en douce montée des plus agréables.  Malheureusement, il nous faut bientôt le quitter pour une montée abrupte vers le poste 4. Nous sommes alors à près de 1200m d’altitude. Nous avons remonté 400m en près de 2 heures, il nous en reste à peu près autant.


Arrivé au poste 7 les distances entre chaque balise diminuent. Alors qu'il nous a fallut en moyenne une trentaine de minutes pour aller de l'une à l'autre jusqu’à présent, il nous faudra moins de 9 minutes pour les 6 dernières. Élodie est bien fatiguée, mais ça sent l'écurie! Elle puise dans ses dernières ressources pour finir en beauté: c'est elle qui me guide à la boussole sur les balises 8 et 9, je reprends la main pour les 2 suivantes.



 

Puis cette le sprint finale et nous franchissons la ligne d'arrivée en courant main dans la main, sous les hourras de la foule en délire


En guise de foule, c'est surtout le reste de notre petite famille qui est venue nous encourager sur les derniers mètres :-)

Voilà la belle équipe enfin arrivé après deux journées bien éprouvantes à courir par mont et par vaux dans la montagne du Semnoz. Aujourd'hui aussi tous nos postes sont validés nous finissons 27ème de ce 34ème raid O'Bivwak, notre objectif au départ étant d'arriver au bout, c'est chose faite!  Une équipée familiale bien fatiguées mais heureuse!

La vidéo officiel de ce 34ème raid O'bivwak.

lundi 9 juin 2014

Raid O'Bivwak 2014

En cette année 2014, j'ai participé pour la quatrième fois au raid O'bivwak.
Le raid O'bivwak est une épreuve sportive par équipe, se déroulant sur 2 jours en autonomie complète. Il  faut donc partir avec tente, duvet, nourriture, réchaud et vêtements adaptés aux conditions parfois vite changeantes, seule l'eau étant fournie sur le lieu du bivouac. C'est une Course d'Orientation, ainsi chaque équipe munie d'une carte (échelle 1/20000 ou 1/15000) et d'une feuille de route doit passer par une série de points de passage obligés (postes) matérialisés sur le terrain par une balise (orange et blanche). Pour relier les différents postes vous passez par où bon vous semble. Mais attention une course d’orientation est avant tout une course, c'est donc l'équipe la plus rapide qui remporte l'épreuve et comme chacun le sait, la ligne droite n'est pas forcément l’itinéraire le plus rapide... A chaque équipe de déterminer le cheminement le plus adéquat en tenant compte de l'ensemble des paramètres renseignés sur la carte (dénivelé, densité de la forêt, sentier ou chemin à proximité, barre rocheuse ou autres éléments infranchissables...etc) tout en gardant un maximum de lucidité malgré la fatigue qui s'accumule peu à peu. En bref c'est un sport où la tête marche au moins autant que les jambes!

Après Villard de Lans, et son édition pour le moins dantesque, je n'ai pas osé solliciter Julien, mon coéquipier des éditions précédentes. C'est avec Elodie ma fille que je pars, celle-ci s'étant  portée volontaire. Nous voilà donc une équipe jeune/vétéran inscrite sur le parcours D, circuit court et technique, soit aux alentours de 30km et 1000m de dénivelé positif pour une trentaine de postes à valider.

Le raid O'bivwak se déroule chaque année dans différents secteurs de la région Rhône-Alpes. Cette année c'est la Montagne du Semnoz, à l'extrémité nord du massif des Bauges, au dessus du lac d'Annecy qui nous accueille.

10h30: Nous voilà sur place. Il fait grand beau et déjà chaud. Nous nous présentons rapidement à l’accueil pour récupérer nos dossards avant qu'il n'y ai trop de queue. Beaucoup de concurrents sont déjà arrivés mais par bonheur avec notre N°4022 nous sommes seuls dans notre file.

Notre dossard en poche, nous allons nous chausser et récupérer les sacs que nous avons laissé dans la voiture puis nous nous présentons à la vérification de ceux-ci, un minimum de matériel étant obligatoire pour assurer la sécurité de chaque équipe. Cette formalité accomplie, on nous donne l'élément essentiel de l'épreuve à savoir la carte!
 

La voilà, une spéciale dédicace pour Fifi qui aurait bien voulu être avec nous aujourd'hui!  Les zones orangées ce sont les zones ensoleillées, les terrains découverts en sommes. Les zones blanches et vertes correspondent au zones boisées, plus c'est foncé moins c'est pénétrable. Pour le reste c'est sensiblement pareil que les cartes IGN au 25000ème, en bien plus précis, chaque trou, bosse, dépression ou sentier de bête...etc sont inscrits sur la carte. Un autre petit plus: elle ne craint pas l'eau et est indéchirable!  

11h30: Une fois dans la raquette de départ les sacs n'ont plus le droit d'en sortir.
Nous avons une heure avant le coup d'envoi, il est temps pour nous d'aller nous ravitailler un peu. Nous abandonnons nos sacs quelques minutes pour nous assoir à l'ombre d'un épicéa.

12h: Nous voilà de retour dans la raquette de départ. En attendant l'heure fatidique nous regardons la carte en détail. Où peut être le bivouac ce soir? quel type de relief allons-nous rencontrer? On espère des zones fraiches, il fait vraiment chaud!






Les équipes de l'Orient'Express42 le club de course d'orientation du Pilat, un des plus titré de France, viennent d'arriver. Flo un collègue accompagnateur est parmi eux, il est engagé sur le parcours A, le parcours Ultra, celui de tous les superlatifs, il va y avoir du sport!




La raquette se remplie peu à peu, certains font quelques mouvements d'échauffement. On s'approche doucement de l'heure H.


12h25: un concurrent Handisport et son équipe s'élance avec 5min d'avance. Sous les cris d'encouragement et les applaudissements la joyeuse équipe mènera avec brio la joelette jusqu'au bout!


                              10


                          9


                          8  

 
                          7


                          6


                            5

                          4

                          3

                          2

                          1

                          0

                  C'est parti! 
 On fonce dans la bousculade, on joue des épaules et du sac à dos! Je prend Elodie par la main pour ne pas la perdre.
On fonce ainsi tous deux à perdre haleine dans l'air chaud.
On fonce vers le lieu où l'on va nous remettre les feuilles de route, c'est à dire le petit papier qui nous indiquera ou se trouvent les balises que nous devons trouver!


On arrive enfin à la "prise de feuille de route". Tout essoufflé, je sors le carré de report tandis qu'Elodie attrape sa Ventoline: ce départ canon, en montée c'est pas terrible quand on souffre d'asthme à l'effort! Elle récupère rapidement et me dicte les premiers postes que je reporte sur la carte. Nous nous sommes bien entrainés à la maison et après quelques minutes nous en avons reporté la plupart sans nous en apercevoir. On s'arrête là on fera le reste en route.



C'est maintenant que commencent les choses sérieuses. La première balise est une dépression au cœur de l'alpage à 650m à vol d'oiseau de la "prise de feuille de route". Nous la trouvons sans difficulté. La suivante n'est ni plus ni moins qu'au pied de la croix du Crêt de Chatillon, point culminant du Semnoz.

Du sommet la vue est superbe bien que l'horizon soit laiteux.


Puis c'est la descente qui commence vers le bivouac. Si les premières balises sont assez proches des unes des autres, les suivantes sont plus espacées. L'orientation est bien technique le recours à la boussole fréquemment nécessaire et les terrains traversés souvent hors sentier sont délicats, il y a beaucoup de branches au sol et le terrain est encore bien gras par endroit.



La chaleur nous indispose aussi et si Elodie commence à fatiguer, elle n'est pas la seule, je vois de la lassitude dans la démarche de pas mal d'équipes.




Tant bien que mal nous avançons, sans trop faire d'erreurs de navigation, découvrant les superbes paysages que nous offrent les points de vue sur l'Albanais et le lac d'Annecy.

A 17h15 nous arrivons enfin au bivouac après 4:42:42 de course. Tous nos postes ont été validés. L’itinéraire idéal (de balise en balise à vol d'oiseau) donne 12,3 km pour 390m de dénivelé positif. Nous en avons fait 16,9 pour 390m D+, preuve que notre orientation n'était pas si mauvaise pour cette première journée.

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