mercredi 29 mai 2013

Mon Pilat! le Pilat Rhodanien

Quand je dis que je viens du Pilat on me répond souvent: "la dune?"
Non non, le Pilat est aussi un petit massif de moyenne montagne sur le flan est du massif central, qui n'a apparemment rien d’extraordinaire en soit. Petit par la taille, petit par l'altitude, il n'a ni grande face, ni neiges éternelles, sa flore n'est pas exceptionnelle et vous n'y verrez ni lynx, ni loup, ni chamois ou marmottes, toutes ces espèces emblématiques de la montagne.

Le Pilat a autre chose, le Pilat c’est la montagne humaine, la montagne à portée de main, celle des apprentissages. C'est une montagne rare, rare de simplicité, une montagne apaisante, une montagne où il fait bon vivre. C'est un massif qui se découvre peu à peu, il faut du temps, de la persévérance, et un regard un peu fouineur.

Le Rhône, les vignobles de Côte-Rôtie, et les Crêts du Pilat
C'est aussi la montagne des contrastes et de la diversité. En effet avec ses trois climats, le Pilat nous offre une variété de paysage, une faune et une flore inégalé! Connaissez vous beaucoup de massifs ou en 3 ou 4 heures de marche vous pouvez passer de la neige aux cactus? Dans le Pilat c'est possible!
Le Pilat sait aussi nous offrir de l’exceptionnel comme le sont les chirats ou l'épipactis fibri, la fameuse orchidée du castor endémique de la région, ou du rare comme le hiboux grand duc, le circaète jean le blanc, la genette....
C'est aussi un terrain de jeux merveilleux pour les randonneurs, les amateurs de la petite reine sur route comme sur sentier ou les adeptes du trail et de la course d'orientation.

Vous l'aurez compris, le Pilat c'est mon massif! C'est ici que je suis né, que j'ai appris à marcher et ici que j'ai découvert la nature et la montagne, et pour tous ça, à mes yeux, il est magique!
J'aimerais qu'il le soit aussi à vos yeux, pour cela je vous propose une petite balade en photo, des rives du Rhône à la forêt de Taillard en passant par le Jarez et les Crêts

Je suis d'Ampuis, petit village du piémont rhodanien célèbre pour sa "plaine", ses abricots, et surtout son vin le Côte-Rôtie.



L'automne est souvent l'occasion d'y faire de belles balades colorées!




Au sud d'Ampuis, Tupin peut s’enorgueillir d'avoir deux îles exceptionnelles, l'île de la chèvre et l'ile du Beurre.


C'est le paradis des oiseaux, hérons, cormorans, aigrettes, martin pécheurs, huppes...etc mais aussi des mammifères que sont les ragondins et castors.





Le sentier d'interprétation "De lônes en terrasses" permet de découvrir ces milieux bien particuliers.









Autre milieu à découvrir dans ces contrées: les ravins.
Ceux ci creusés par les ruisseaux qui descendent de "la Hauteur" offrent des paysages étonnants et verdoyants qu'on imaginerait plutôt trouver à l'autre bout du monde.





Si vous remontez le ravin du Batalon, bordé par les vignes des AOC Saint Joseph et Condrieu, vous allez découvrir la petite merveille qu'est Malleval, village médiéval perché sur un piton rocheux.

C'est à Malleval que vous pourrez rencontrer les fameux cactus pilatois, en fait des figuiers de barbarie échappés de jardins qui ont trouvé ici un terroir propice à leur développement.

En haut du village se trouve le cimetière. Derrière celui-ci s'étend un vaste plateau que les indigènes appellent "la Hauteur". C'est le royaume de la pomme du Pilat et de la Rigotte de Condrieu délicieux petit fromage de chèvre à déguster sans modération!

Mais si "La Hauteur" est un terroir, elle offre également de beaux panoramas sur "Les Crêts", des petits coins de nature très sauvages et parfois de belles rencontres avec un chevreuil, le Circaète, ou quelques magnifiques guêpiers d’Europe.






Malleval vaut le détour mais d'autres bourgs du piémont rhodanien comme Condrieu, Pélussin, Lupé, Chavanay ou la Vielle-Chapelle et d'autres offrent aussi de magnifiques vieilles pierres.
De plus il n'est pas rare de tomber au détours d'un chemin sur des petites merveilles de l'architecture locale, et il y en a beaucoup!

Notre balade pilatoise n'est pas finie, je vous propose maintenant de franchir les crêtes et de descendre visiter le Jarez.

jeudi 16 mai 2013

Espagne Insolite III: Les Bardenas Negras



Situé au sud des Bardenas, les "Negras" sont assez différentes des "Blancas".

Ici, pas de concrétion bizarre aux formes étonnantes. Ici, c'est la caillasse, le soleil, le ciel bleu, les ocres rouges ou jaunes et les petits buissons qui roulent au vent. Ici c'est l’ambiance western garantie, et j'avoue que j'ai un petit faible pour ces Bardenas rurales et surtout beaucoup moins touristiques.


Je vous propose pour découvrir les Negras une petite balade à la Peña del Fraile ce petit sommet au sud du massif qui culmine à un peu plus de 550m.




Le départ se situe 200 mètres en aval, au sud-est du point culminant au lieu dit "corral de Bea", bergerie accessible par une piste carrosable depuis la NA126. L'itinéraire balisé de vert et blanc est agrémenté de quelques panneaux de bois aux principales bifurcations et ne comporte aucune difficulté technique.


Nous démarrons donc par une fraiche fin de matinée du début novembre qui a au moins le mérite de nous offrir un beau soleil et un magnifique ciel bleu.
La première partie du sentier se fait en courbe de niveau sur le flanc sud du Fraile, l'ascension en elle même se faisant par le coté ouest. Cette disposition permet d'apprécier pleinement les différents petits  talwegs, barancos et corniches qui sillonnent la face sud du massif.


Ces roches ravinées, dont les couches successives aux ocres variées vont de l’écru au rouge-vif, ces petites touffes de végétation vertes et grises et ce ciel éclatant au bleu soutenu nous offrent un spectacle assez extraordinaire.


Le sentier se donne parfois des airs ludiques et le passage d'un petit ravin s'il est toujours l'occasion d'un jeux pour les enfants, l'est aussi souvent pour leurs parents .

Après cette traversée sud nous attaquons la grimpette par le flanc est du Fraile.
Le paysage change et la vue prend de la hauteur. Les vastes zones cultivées, aperçues au loin, viennent mourir au pied des monts. Ceux-ci pénètrent dans la plaine par un succession de petites butes hautes de quelques dizaines de mètres donnant ainsi au paysage un aspect très caractéristique.



Arrivé sur le plateau intermédiaire le sentier tourne brutalement vers le nord-est afin de rejoindre l’arête sommitale. De là, plus que quelques mètres pour monter sur l'éperon rocheux et nous voilà admirant la vue sur 360°.



La descente s'effectue par le même itinéraire, mais si vous avez le pied un peu montagnard, rien ne vous empêche d'aller explorer quelques jolis talweg et canyons. Différentes petites vires se prêtent même particulièrement bien au jeu!

vendredi 3 mai 2013

2012-10-22 Crêt de Chalam

Olivier, mon ami accompagnateur, ayant quelques jours de libre, je lui propose de venir me rejoindre dans le Jura pour une belle rando au Crêt de Chalam, sommet relativement isolé qui offre du haut de ses 1545 m, une magnifique vue sur le Haut Jura et l'anticlinal des Monts Jura.

Arrivant du Pilat et pour lui éviter un réveil aux aurores je l'invite à me retrouver vers 10h30 devant l'église de Chezery pour nous rendre ensemble au départ de la balade au hameaux de Forens.

A 10h50, nous voilà à pied d’œuvre pour une longue montée qui nous conduira d'abord à la cascade des Etres.


 Dés les premiers pas, nous découvrons des arbres aux couleurs flamboyantes, resplendissants sous les rayons du beau soleil d'arrière saison qui baigne le fond du vallon.  Pour éteindre cet incendie automnal, quoi de mieux que cette eau omniprésente qui dévale les pentes, saute les barres et rebondit de blocs en blocs nous offrant ainsi une multitude de petites cascades étincelantes.










J'ai la drôle de sensation que plus nous montons plus l’automne nous régale de ses magnifiques couleurs.  Nous sommes obligés de nous arrêter tous les dix mètres pour admirer un arbre encore plus éclatant que le précédent.



L'arrivée à la cascade des Êtres nous éblouie littéralement! Chaque angle de vue est un patchwork rouge, jaunes, ou orangé, le tout surligné par la blancheur des eaux du ruisseau de Forens et l'ombre des sous bois. C'est sous toutes les coutures que nous photographions cette belle chute d'eau avant de poursuivre notre ascension.


A 850m d'altitude nous quittons le fond du vallon et montons sur la croupe qui nous conduira au Crêt de Chalam. La montée est raide et la clairière du petit Mannet nous permet une pause bienvenue.





Là aussi le soleil inonde le paysage de sa douce lumière.  Les verts tendre de l'herbe et des hêtres contrastent avec les plus sombre des épicéas. Un bouquet de cosmos roses apporte une petite note estivale.


Nous poursuivons notre rude grimpette.
Un peu plus haut les ruines du Grand Mannet se trouvent au cœur d'une superbe hêtraie que les couleurs d'automne rendent magique.
 
Le sentier, escarpé et long, nous permet malgré tout d’émerger des bois cinquante minutes plus tard, peu après les ruines de La Crête.


 Les derniers mètres sont en principe vite avalés  mais aujourd'hui nous prenons le temps d'admirer la Roche Franche et la vue plongeante sur la vallée de la Valserine.


13h25. Nous voici au Crêt de Chalam, je découvre la nouvelle table d’orientation.
Après une belle série de photos, nous nous installons pour déjeuner tout en profitant de la beauté des paysages jurassiens.


14h30 Nous voilà rassasiés. Il faut maintenant penser à descendre d'autant plus que la nuit tombe tôt en cette fin octobre.

Nous piquons alors "droit dans le pentu" vers le petit chalet du Marquisat, l’œil inexorablement attiré par les couleurs de l'alpage de Mont Plat et de l'autre coté de la Valserine par l'immense barre de la Roche Franche.

Au fur et a mesure que nous descendons, nous découvrons au nord, les magnifiques couleurs des hêtres de la Combe du Georgeai.

Après une petite séance photos, nous faisons un petit détour par le Marquisat histoire d'admirer la porte gravée puis nous décidons d'aller du coté du Mont Plat voir si les arbres sont plus beaux là-bas.



Ce petit détour nous offrit de jolies perspectives sur le Crêt de Chalam.



Joli petit plateau que ce Mont Plat!


Nous nous en mettons plein les yeux! Tout en nous dirigeant peu à peu vers la Montagne des Moines nous stockons dans notre mémoire et dans nos appareils photos un grand nombre d'images!




Petit à petit la surface des alpages diminue, le Crêt de Chalam s'éloigne et nous pénétrons bientôt sous le couvert des hêtres.
J'aime beaucoup cette hêtraie et le petit coté oublié que nous offre le sentier qui se perd parmi les feuilles colorées. Ce jour là, quel spectacle!


La descente se poursuivant nous débouchons bientôt sur les prairies de L'Arête qui nous offrent le bouquet final de cette journée colorée!
 


Le reste n'est plus qu'une formalité, une belle dégringolade pour rejoindre la route, suivi par 200 mètres de goudron et nous retrouvons la voiture! 
Nous y sommes à 17h20, fourbu,  mais heureux! Nous avons désormais suffisamment de couleurs plein la tête pour pouvoir affronter les longs mois de blanc de l'hiver qui nous attend!