mardi 8 mai 2012

HRP IV: Les Monts

Après cette dernière nuit de notre HRP (Haute Route Pilatoise), nous quittons Chantal et Bernard nos sympathiques hôtes de chez Judy. La première partie de l'étape du jour consiste à traverser "La Hauteur"* pour rejoindre le hameau de Montant, et de là le col de Pavezin où nous retrouverons la ligne de crêtes. Nous profitons de cet environnement champêtre et ouvert pour admirer les paysages qui s'étendent sous nos yeux.


Au sud, là bas tout au fond, le Crêt de L'Œillon avec à sa droite le Chaux d'Égalet, le Chaux de Toureyre, le Chirat Rochat et le Crêt de Baronnette, sommets tous parcourus hier.






Au Nord le Mont-Monnet où nous passerons tout à l'heure.


Après quelques centaines de mètres de route, nous rejoignons la D7 par une large piste puis un charmant petit sentier fleuri .

A Montant, nous traversons la chaussée, montons vers les ruines de Baronnette, puis rejoignons le col de Pavezin et sa superbe hêtraie, très agréable en été pour l'ombrage apporté et en automne pour les couleurs procurées.
Lors de notre passage, les feuilles n’étaient pas encore sorties et le ciel couvert donnait un air bien tristounet à cette, pourtant bien belle, forêt.


Au col nous rejoignons le sentier Jean Jacques Rousseau, sentier que nous suivons sur quelques centaines de mètres, avant de prendre sur notre droite le bon chemin qui nous permettra de rejoindre la ligne de crête.  L'ascension ne pose pas de problème, et une fois en haut une jolie vue s’étend sur les crêts de Baronnette et de Montivert.


Nous quittons peu après notre sympathique chemin, pour un petit layon qui nous amènera à travers les genêts à balais vers la Grotte des Fées,  petit abri sous roche que Fabienne n'avait encore jamais vu de près.

               

Nous retrouvons notre chemin de crête qui file désormais au milieu des douglas et des pins, essences qui se partagent les futaies du Mont Ministre. Nous rejoignons le site de vol libre  fréquenté par les parapentistes locaux.
C'est un décollage où j'aime venir pour admirer la vue qu'il offre sur le piémont rhodanien et la vallée du Rhône. Nous y faisons une courte étape mais le ciel couvert et le vent frais nous en chassent bientôt.


Le décollage se trouvant à quelques dizaines de mètres du sommet du Mont Ministre nous y sommes bientôt. Là, nous contribuons, par la pose de quelques pierres, à la conservation du cairn sommital bien mal en point après l'hiver, puis nous piquons plein nord vers le col de Grenouze et le Mont-Monnet.


Après une rapide ascension nous voici au point culminant du second "mont" du jour, qui avec ses 782m est aussi le plus haut de cette dernière journée de HRP.
Tandis que Fabienne va se mettre à l'abri  de la bise contre la chapelle, je prends quelques photos du panorama qui s'ouvre à nous depuis la table d'orientation.

Je peux voir ainsi quasi l'ensemble du chemin parcouru depuis notre départ de Burdignes, les crêts les plus élevés me cachant toutefois  la partie "Haut Pilat".


La chapelle se révélant un excellent abri nous profitons de celui-ci et d'un petit rayon de soleil bienvenu pour pique-niquer.
C'est bien rassasiés que nous partons vers le col de Chassenoud en passant par le hameau du même nom. A mesure que nous descendons, nous quittons progressivement les sombres forêts pour les prés verdoyants.




Lors de notre passage au hameau un chaleureux petit âne viendra nous dire bonjour et quémander quelques caresses. Peut-être aimerait-il aussi vagabonder avec nous sur les chemins du Pilat?







Nous prenons la route pour remonter vers le col puis tournons à gauche pour rejoindre le Pilon. Tandis que nous longeons le Crêt de la Magdelaine un paysage champêtre s'étend sous nos yeux. Derrière nous le Crêt de Chassenoud et à ses pied son hameau, à notre droite, Longe perdu dans un océan de verdure.

A l'approche du Pilon nous basculons sur le flan Est du massif et si le paysage change, la couleur dominante reste le vert. De ce côté nous avons toutefois la proéminence de la Croix Régis dans notre ligne de mire et comme les chevaux qui sentent l’écurie nous accélérons le pas.


Le passage au Pilon sera rapide, et comme marcher sur le bord de la route n'est pas des plus agréables nous avalons le gros kilomètre qui nous sépare du chemin de la Baronnière encore plus promptement. Peu après un dernier petit raidillon nous permet de rejoindre la fin de notre périple.


Et c'est dans ce petit jardin au joli pin tordu, bonsaï géant, assis au pied de la Vierge que nous admirons une dernière fois le Mont Monnet et ce paysage pilatois qui aura jalonné notre parcours durant ces quatre jours.


Nous avons passé trois nuits sur le terrain lors de notre HRP. Trois nuits donc trois hébergements. Nous avons choisi la demi-pension dans chacun des trois.
En ce qui concerne Les Chaumasses et Chez Judy nous étions en chambres d'hôtes. L'accueil y a été très cordial, la nourriture excellente et copieuse, les lits douillets. Nous avons passé deux excellentes soirées.  La Jasserie étant un gîte d'étape, il faut prendre son sac de couchage. Le dortoir dispose de WC et de deux douches bien chauffées et très propres. Là, aussi nous avons passé un merveilleux moment en discutant agréablement avec le cuisinier du jour à la fin du repas. Lequel cuisiner n'était là que pour nous n'ayant pas d'autres clients ce soir là.


les Menus: 
  • Aux Chaumasses:
    Soufflé au fromage de brebis et asperge
    Truite aux aromates, riz et tomates provençales
    fromage blanc crème fleurette pomme cuite recouverte d'un petit croustillant de cannelle
  • A la Jasserie:
    Charcuterie maison
    Tartiflette, salade verte
    Tarte aux myrtilles , tarte aux pommes alsacienne 
  • Chez Judy
    Potage aux légumes
    terrine maison salade et radis
    cote de porc et pomme boulangère
    plateau de fromage
    gâteau aux cerises et crumble 
Nos trois hôtes nous ont aussi concocté le pique-nique du lendemain,  ce qui nous a évité de nous charger de victuailles pour les 4 jours, gain de poids bien appréciable pour le dos.  
"Les Relais du Randonneur" mis en place par l'Office de Tourisme du Pilat proposent cette option, mais d'autres hébergements le font aussi sur demande. 


Et pour finir le tracé de notre HRP sur un fond de carte Google.
A chaque jour sa couleur: le jour I en bleu France, le jour II en rose, le jours III en rouge, et le IV en bleu marine:

*La "Hauteur" ou "les Hauteurs" suivant le terme local, désigne le vaste plateau qui s’étend, sur le versant sud -est du massif, du haut des coteaux viticoles au pied des sommets du Pilat. 

dimanche 6 mai 2012

HRP III: Les crêts

Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit déjeuner, les deux nous ayant bien requinqués, nous repartons guillerets dans à peu près les mêmes conditions que lors de notre arrivée la veille, c'est à dire dans la fraîcheur et le brouillard.
La surprise du jour, c'est la neige qui fait son apparition dès que nous quittons la Jasserie.

Le manteau s’épaissit rapidement et si au sortir du parking on ne voit que quelques points blancs parmi les jonquilles, plus haut celles-ci disparaissent sous un ou deux bons centimètres. Heureusement pour nous, les sentiers et les sous bois restent épargnés, et c’est donc les pieds au chaud que nous envisageons cette journée qui devrait se révéler spectaculaire par le nombre de sommets parcourus et par voie de conséquence par la quantité de panorama que nous devrions pouvoir admirer.
 Le premier de ces sommets est le Crêt de la Chèvre et ses 1429m. Nous l'attaquons donc en passant par le Chalet Bourguisan et sa petite pessière bien agréable par les chaudes journées d'été mais qui aujourd'hui n'est pas vraiment accueillante pour qui envisage une petite sieste à l'ombre.


Nous arrivons au Crêt de la Chèvre dans la purée de pois et ce premier panorama tant espéré n'est pas au rendez vous. Toutefois la petite couche de neige, les pierres grises aux lichens dorés, les bruyères rouges et la croix émergeant des brumes donnent un petit coté féerique à l'endroit.
Je me prends à entonner la célèbre chanson de Jacques Brel "Amsterdam", chanson que j'ai entendue interprétée, par un couple, ici même il y a quelques années, la magie du lieu devant probablement inspirer au lyrisme.

Les nuées naviguent découvrant tantôt un arbre ou un bloc de pierre pour en cacher un autre et nous profitons d'une petite éclaircie pour rejoindre notre second sommet du jour.

Mais avant d'aller plus avant, un petit jeu: Où se cache Fabienne parmi cet abri de pierres sèches?

La réponse en image:


Après le Crêt de la Chèvre, le Crêt de l'Arnica. Ces deux sommets sont distants de quelques mètres, culminent aux mêmes altitudes et leur environnement est similaire, à savoir ils sont plantés tous deux au sommet d'un chirat comme le seront la plupart de sommets du jour.

              





Nous ne nous y attardons pas et prenons le sentier qui doit nous conduire au Crêt de l'Etançon, troisième sommet du jour. Une petite traversée à travers bois nous permettra de surprendre un chevreuil et de découvrir le tronc d'un arbre pour le moins singulier.
Sur la crête une éclaircie, de courte durée, nous permet de voir un peu plus loin que le bout de notre nez, mais elle ne dure pas et c'est à nouveau dans le brouillard que nous repartons.








La neige a fondu, et après une rapide descente, la grimpette au Crêt du Rachat n'est qu'une formalité.
Là, comme à l'Etançon une courte éclaircie nous permet de découvrir non seulement le chirat mais aussi le Crêt de Peillouté et même un petit bout de ciel bleu qui, durant un instant pour le moins fugace, apporte un peu de couleur à cet environnement grisâtre .


Le lecteur de ce blog pourrait s'imaginer que cette météo tristounette a pu nous rendre mélancolique. Dans les faits, il en était tout autrement, le passage de ces brumes, la surprise de nous laisser découvrir ou de nous cacher à chaque instant un arbre, un oiseau, une pierre, un buisson donnait à notre marche un côté aventureux, magique, pour le moins jubilatoire.





D'ailleurs le chemin qui nous mènera au Crêt de Bote avait tout à fait cet esprit de découverte, la tour militaire habituellement visible à plusieurs dizaines de kilomètre à la ronde ne l'a été ce jour là que lorsque nous somme arrivés à ses pieds. Malgré tout, au sommet une belle éclaircie nous a permis de profiter pleinement du paysage.

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Cette situation atypique nous l'aurons aussi au Crêt de l'Œillon, où il me faudra patienter plusieurs minutes aux pieds des barbelés, avant de distinguer à travers le brouillard les bâtiments et l'antenne du relais TDF.


Arrivés à la table d'orientation, nous sommes à nouveau dans le nuage.

L'éclaircie salvatrice viendra pourtant au moment où nous quittons les lieux pour suivre le sentier qui nous mènera à "l’Hôtel Brulé". Un rapide aperçu sur Pélussin, un autre sur la crête à suivre et nous voilà partis vers de nouvelles aventures.






A l’abord du flan est du massif, sur les sommets du Piémont Rhodanien, nous allons quitter le brouillard et la neige pour une météo certes couverte, mais qui nous permettra d'avoir l'horizon ouvert sur la vallée du Rhône. Le côté Jarez restera  toutefois bien sombre et il nous faudra  atteindre le Chaux de Toureyre pour pouvoir profiter du panorama côté ouest.



Si ce ciel sombre à notre gauche et clair à notre droite est spectaculaire, il fait plutôt frisquet d'autant qu'une petite bise nous souffle dans le nez. Nous ne nous attardons pas et filons vers le nord, prenant juste le temps de faire quelques photos des cairns du chirat du Bois de Font Claire.


Nous sommes bientôt à "l’Hôtel Brulé". Nous profitons de la source pour faire le plein d'eau et pendant que Fabienne mange quelques biscuits "en poudre", je photographie de beaux bouquets de jonquilles qui trônent au milieu du pré du Chaux d'Égallet.



Il est 11 heures. Nous prenons la décision de faire la pause pique-nique au Collet de Doizieu, nous y trouverons plus facilement une place à l’abri du vent et la cabane dans les arbres nous protégera d'une éventuelle ondée.





Après la rapide ascension du Chaux de Toureyre nous descendons vers la Croix du Collet par l'ancien sentier VTT. Celui-ci longe l'arête et bien qu'il soit en partie colonisé par les genêts, cet itinéraire nous permet de voir quelques panoramas intéressants sur le Jarez qui peu à peu se dégage, mais aussi sur le Chirat Rochat le prochain sommet de notre HRP

Après un solide casse-croûte, et un petit café à l'hôtel restaurant du Collet, nous voilà grimpant le dernier des "1000 mètres" de notre Haute Route. L’ascension commence par un solide petit raidillon, mais bientôt la pente s’adoucit pour finir sur la ligne de crêtes par un sentier herbeux très agréable.

              


Nous arrivons ainsi au Chirat Rochat et ses 1052m. Un tendre rayon de soleil nous éclaire, une petite pause s'impose donc!
Assis au sommet du chirat nous admirons la vue sur Pélussin, le piémont rhodanien du Pilat et notre gîte du jour, mais aussi sur le Crêt de l'Œillon et sur le chemin parcouru depuis ce matin.


Mais si nous voulons arriver avant la nuit à l'étape du jour il nous faut repartir.

















Pour la descente à la Croix de Montvieux, nous prenons l’option bois de Neufond. L'endroit est assez sombre et austère, mais les mousses vert-fluo, amènent par-ci par-là quelques touches de couleurs bienvenues.
Le sentier est très raide et les pluies de la veille l'on rendu particulièrement glissant. Toutefois c'est sans bobo que nous atteignons la piste forestière, après nous être servis plusieurs fois des grands fûts, qui nous entourent, pour éviter la chute.



A la Croix de Montvieux, après avoir pris le sentier qui mène au Banchet sur quelques centaines de mètres nous traversons la route et montons au Crêt de Quatregrains. Là, c'est le printemps! Les pruneliers nous entourent de leurs fleurs blanches et quelques petites violettes s'épanouissent à leurs pieds.

Pour ne rien gâcher, de jolies perspectives s'ouvrent sur le sympathique col que nous venons de passer, le plateau de Pélussin et l’ensemble des sommets que nous venons de parcourir.




Sommets que nous aurons tout le loisir d’observer au Château de Belize lors de la petite pause ensoleillée que nous nous octroyons avant la descente finale vers le gîte de "Chez Judy".


Pour cette dernière, nous prenons le sentier du Parc "Béatrix de Roussillon", à mon humble avis, l'un des plus beaux du massif, tout au moins sur cette portion.
Ombragé tantôt par des chênes moussus tantôt par des hêtres, ce chemin qui fut autrefois pavé serpente au milieu de superbes petits chaos granitiques recouverts d'une mousse vert-tendre aux reflets éclatants.


Au sortir du bois, le sentier est bordé par des murets de pierres sèches. Pierres prises dans une dense végétation recouverte de lierre, dans lequel un lézard vert ou lambert se faufile parfois.
Et c'est ainsi que sur ce petit chemin verdoyant, 
Entre prés et petites fermes fleuries, 
Nous abordons le gîte de "Chez Judy", 
Notre hôte pour la nuit .



L'ultime étape de cette belle rando est racontée dans HRP IV: Les Monts